A lire : « Des scolarités sexuées différences d’attitude ou d’aptitudes ? » de l’incontournable Marie Duru-Bellat.

EXTRAIT (p.16) / “Depuis leur petite enfance, les filles sont protégées, appuyées, davantage susceptibles de recevoir de l’aide de leurs parents. Elles se heurtent rarement, à l’instar des garçons, à la perte (temporaire) de l’approbation des adultes, étant à la fois moins punies* sont mais aussi moins encouragées ou complimentées**. Il semble que les filles soient en fait desservies par cette absence de stress, cette approbation constante de la part des adultes (que l’on peut lire tout autant comme un manque d’exigence), et ne soient pas amenées à élaborer des critères d’évaluation et d’estime de soi personnels, étape du développement que les garçons franchissent, semble-t-il, avant l’âge de six ans. Grandir, acquérir son autonomie, suppose une certaine dose d’anxiété (…) les garçons (plus en conflits entre pairs et avec leurs parents) acquièrent ainsi une confiance dans leur propre capacité à résoudre seuls leurs problèmes.”

* sauf sur leur apparence physique et vestimentaire : 60% des compliments reçus par les petites filles en crèche ont trait à leur apparence (source Artemisia Toulouse).

** au collège, 80% des sanctions concernent des garçons… certains en faisant de véritables médailles de virilité.

https://www.persee.fr/docAsPDF/rfp_0556-7807_1994_num_109_1_1250.pdf